Bernard Duca est l’un des rares, et peut-être le seul en France, à pratiquer cette forme d’art érotique qui consiste à créer des œuvres en cuir après un moulage en plâtre de certaines parties du corps. Il s’agit d’une technique qu’il a inventée lui-même et expérimentée au départ avec sa femme : seins, fesses, sexe, bouche… Bernard Duca est un artiste passionné par le corps féminin.
Français d'origine italienne, après des études orientées vers la décoration (Ecole des Beaux Arts de Toulouse et centre universiataire d'Art Dramatique de Strasbourg) Bernard Duca devient décorateur-accessoiriste de théâtre.
Il travaille avec l'équipe de Raymond Rouleau et Lila Nobili à diverses décorations pour l'Opéra, le Châtelet, le Sarah Bernhardt, l'Odéon, la Comédie Française, le Mouffetard, l'Epée de Bois, le Poche Montparnasse ou Holliday on Ice, etc.
Artiste, Bernard DUCA s'oriente d'abord vers la peinture fantastique et participe à ce titre à divers Salons. Depuis 1970, il travaille à une nouvelle forme d’expression : La sculpture en cuir.
Cette méthode est véritablement un art vivant puisque c’est à partir de moulages sur leur corps de ses modèles qu’il réalise ses sculptures. Partant d’une empreinte en creux, il procède à la réalisation d’une coquille en relief en résine polyester qu’il gaine ensuite de cuir.
Bernard Duca a voulu explorer tous les domaines de la sexualité. Il a fréquenté les clubs libertins, les milieux SM, les adeptes du bondage qui est pour lui une forme très esthétique de moulage du corps : « Aujourd’hui, j’ai 64 ans et je crois que j’ai fait un peu le tour de la question au niveau de la sexualité. Bien que quand même, je pense que dans le domaine du sexe, les ressources des hommes et leur imagination sont illimités. »
Plus jeune, il était curieux de tout, avide de tout voir et de découvrir toutes les possibilités érotiques et sexuelles que l’homme pouvait imaginer. Il a toujours eu une fascination pour le corps, et surtout le corps des femmes : « Pour moi, ce sont les plus beaux paysages que j’aie pu voir dans ma vie. »
Les sculptures de cuir
L’idée lui en est venu après la commande d’une cuirasse en cuir par la comédie française à l’époque où il travaillait encore pour le théâtre : « J’ai découvert cette matière noble qui pouvait être comme une deuxième peau. Cela m’a plu et j’ai voulu tenter de pousser cette expérience encore plus loin. »
Pour Bernard Duca, ce qui produit l’effet érotique du corps d’une femme, c’est son imperfection. Avec sa femme, il mettra cinq ans à mettre au point sa technique de la sculpture en cuir après moulage du corps humain : « Cette technique est très longue, très contraignante, aussi, elle intéresse peu d’artistes. » Par contre, il avoue une étroite complicité avec ses modèles.
Sa femme a été la première, puis il y en a eu d’autres : « J’ai toujours préféré les modèles amateurs qui gardent un côté plus naturel. La sculpture en cuir est une forme d’expression autant de l’artiste que du modèle. Il faut beaucoup de temps, de la passion et de l’observation et une bonne connaissance de l’autre pour arriver à produire des œuvres de qualité. C’est le corps qui parle. Il faut, suivant le modèle, trouver les bonnes positions, les manières de se tenir, etc. Il ne s’agit pas d’un simple moulage des fesses ou des seins. »
La première étape consiste à créer un moule en plâtre, puis, à créer un coque de résine et c’est dans cette coque que Bernard Duca sculpte ces parties de corps en cuir. Il travaille en grande partie sur commande.
Ce sont des hommes qui aimeraient posséder une sculpture des seins de leur femme, des fesses… Leur bouche, parfois. Un homme a voulu qu’il lui fasse le moulage de son sexe en érection pour en faire un godemiché. Une pièce demande près de six semaines de travail.
Vous pouvez découvrir les œuvres de l’artiste sur son site : http://ducadel.free.fr
vif interêt
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