Ma première approche du BDSM s'est faite par une recherche sur Internet, puisque, autant le préciser dès à présent, ces pratiques ne sont pas les miennes. J'observe donc de l'extérieur, gage d'impartialité pourrait-on dire d'un côté comme de me reprocher de l'autre cette distance et donc parfois incompréhension qui est la mienne.
Face visible de l'iceberg, le business engendré par lequel je commencerai pour mieux le mettre de côté ensuite puisque son existence mérite d'être signalé mais revêt un intérêt plus que minime...
En l'occurrence, j'ai commencé par une simple recherche des mots "domination et soumission" sur google, ce qui nous donne un aperçu du business créé : combien de liens vers des sites marchands ? Combien de liens vers des catégories "sm – fétichisme" de boutiques remplies de dvd où sont mêlés plusieurs thèmes (domination, SM hard, fisting notamment anal...) à l'image de cette catégorie fourre-tout ?
Doctissimo, sous la plume d'Alain Giami, titre que le SM est tendance, reprenant notamment l'idée énoncée par un article de Cosmopolitan. La D/s est un terme moins connu, moins utilisé, le BDSM est un sigle dont on ne sait pas toujours très bien ce qu'il recouvre, mais il est certain que la méconnaissance ne sera que temporaire et que les "jeux de soumission et de domination" peuvent tenter plus d'un à l'avenir, comme le suggère le prochain titre de la collection Osez de La Musardine écrit par G. Fur.
De là à créer des produits répondant à une nouvelle demande, il n'y a qu'un pas...
La marque Tease and Please propose ainsi un jeu érotique de sa gamme "Corps à coeur" orienté vers la domination et la soumission, le "corps à coeur kinky". La marque Maison close propose des articles pour SM soft et chic avec cordes et diverses attaches ou bandeaux, Yoba une corde-fouet gris argenté, esthétique à souhait (produit présenté dans Sensuelle n°11 à côté d'un poisson vibrant, summum de l'esprit "sextoy enfantin" : du poisson vibrant à la corde-fouet, n'y aurait-il qu'un pas ?), les menottes colorent leur fourrure ou se couvrent de plumes. On note ainsi une stylisation, appropriation d'accessoires par des boutique en ligne qui se veulent féminines et accessibles à toutes, sans esprit de choquer et parfois un peu loin de l'esprit initial...
Mais le business peut s'envisager aussi dans le cadre d'une relation dominant/dominé. Notons cette intéressante et intéressée petite annonce publiée sur un forum de fluctuat où une "belle maîtresse de 28 ans, dominatrice et autoritaire cherche moneyslave afin d'assouvir [s]es envies de domination et de dépense" La belle, "très dépensière [...] cherche soumis généreux et sous [s]on emprise." Celle qui possède un "moneyslave" est-elle la version contemporaine de la femme entretenue, de la courtisane ? Maître Déphysios apporte son point de vue sur son blog : "il faut bien faire la part des choses. Vous avez des Maîtresses qui s’investissent dans leur fonction et qui donnent quelque chose en retour, une présence, une domination, un encadrement. Que ces Domina en tire un profit financier important, je suis tout à fait d’accord. Elles font payer leur savoir faire, leur prestation même si à la base, le soumis lui n’attend rien en retour. Mais il y a les autres, ces femelles, ces profiteuses, qui surfent sur la vague et profitent à fond du système et de la dépendance de leurs victimes. Elles ne s’investiront jamais dans leur rôle de Maîtresse, n’auront jamais le moindre contact physique avec leur soumis, resterons toujours cachées derrière leurs écrans d’ordinateur comme des lâches." Un business à condamner, un autre à respecter ? Je ne trancherai bien sûr pas, à chacun de juger. Mon but est simplement de mettre en avant une activité lucrative liée (plus ou moins selon l'attitude de la "Maîtresse") au BDSM.
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