Coralie Trinh Thi, ex pornstar, vient de publier une autobiographie, La Voie humide. Elle y retrace une partie de sa vie, notamment son parcours dans le X, avec beaucoup de naturel, d’humilité et de sincérité… Et beaucoup de talent ! On y découvre une jeune femme libertaire, sensible, généreuse, très à l’écoute et toujours respectueuse des autres.
Date de naissance : 11 avril 1976
Signe astral : Bélier.
Plat préféré : les grillades et la viande rouge.
Boisson préférée : la bière.
Loisirs : la musique, les concerts, le cinéma…
Lieu préféré pour faire l’amour : ce n’est pas le lieu le plus important, c’est la personne avec qui ont est.
Coralie : J’ai mis trois ans pour écrire cette biographie, trois années durant lesquelles j’ai pratiquement vécu enfermée sans trop savoir ce qui se passait à l’extérieur. Je voulais rester entièrement concentrée sur mon travail et ne pas me disperser.
Parce que j’avais une histoire entière à raconter. Une histoire avec un début et une vraie fin. Je me suis toujours posé des tas de questions et c’est en y trouvant les réponses que j’ai pu clore un chapitre de ma vie. Et je pouvais donc très bien écrire cette tranche de vie.
J’ai tourné mon dernier film X et été 99. Puis, je me suis consacré à plein temps à l’écriture du scénario et au tournage du film Baise-moi. Aujourd’hui, je m’occupe de la promotion du livre, j’écris des articles pour divers magazines, je viens de terminer un clip et je vais me lancer dans la rédaction d’un nouveau guide pour la Musardine qui s’appellera Osez le cunnilingus.
Les plateaux me manquent beaucoup. Aussi bien devant la caméra que derrière. J’avais déjà fait un petit essai derrière la caméra avec Rocky Vulcano et là, j’aimerais bien réaliser un film.
Non, je ne pense pas. Je crois que les femmes filment les mêmes choses que les hommes. Elles ne seront pas forcément plus sensuelles derrière une caméra. Pour ma part, je me suis toujours ennuyée ne regardant un film érotique dans le style de ceux qui passaient sur M6. Je crois même que les femmes peuvent être plus hard que les hommes.
Sur un plateau de tournage, j’étais là pour la caméra et non pas pour mon partenaire. La seule chose que je voyais et qui m’intéressait, c’était cette caméra. Et je me suis rendu compte, au bout d’un moment, que ce n’était pas l’acteur avec qui j’étais qui me faisait jouir. Je me faisais jouir toute seule dans cette relation de moi-même avec la caméra.
D’une femme objet, non jamais, mais d’une femme objet de désir, oui, ce qui n’a rien de dégradant. Aujourd’hui, avec mes partenaires, il m’arrive de les considérer comme des hommes objets de désir. Les hommes ne sont pas toujours habitués à ça, à des femmes désireuses. Ca les déconcerte un peu.
The Tower 3, de Pierre Woodman, tourné en 1995. Pour moi, c’est mon premier vrai tournage même si j’avais déjà tourné auparavant.
J’étais très heureuse d’être une pornstar. Ce qui a été difficile, c’était d’être réduite à une pornstar. On n’est jamais une seule chose à la fois. Quand je vais faire mes courses dans un supermarché, je ne suis plus une pornstar et si à ce moment là, les gens ne voyaient que ça en moi, oui, ça pouvait devenir pesant.
En effet, c’est le plus difficile à atteindre mais c’est le plus puissant. L’orgasme clitoridien, c’est une vague. L’orgasme vaginal, c’est un raz de marée. Et l’orgasme anal, c’est encore plus que tout ça.
C’est un thème passionnant. Pour ma part, j’ai été vaccinée contre la jalousie. Je l’ai ressentie à une époque alors que j’avais toujours combattu ce sentiment et aujourd’hui, je travaille encore sur elle. La jalousie fait souffrir beaucoup de gens. Il y a deux types de jalousie. La jalousie émotionnelle qui est plus au moins naturelle mais celle qui fait souffrir est le sentiment de jalousie où il y a une totale perte de confiance en l’autre.
Le couple, tel qu’il est défini actuellement dans notre société, ne me convient pas du tout. Il s’agit d’un contrat amoureux qui impose l’exclusivité des sentiments et des relations sexuelles. On appartient à l’autre, on s’enchaîne.
On a tous une idée différente du couple, et donc une idée différente du couple idéal. Pour moi, c’est être vraie avec l’autre et ne jamais mentir. On m’a dit que j’étais assez moralisatrice avec ma guerre contre le mensonge. Ce n’est pas du tout une question de moralité mais plutôt une passion pour la vérité. Je ne pense pas qu’on puisse en même temps aimer et mentir. Je ne crois pas non plus que l’idéal soit toujours l’exclusivité sexuelle.
Je crois qu’elles se trompent complètement dans leur combat et sur la nature des femmes et que, finalement, elles ont du mépris autant pour les hommes que pour les femmes. Elles tentent d’imposer une vérité qui n’est que leur vérité. Le féminisme n’a jamais était mon combat. Je suis anti sexiste mais je suis contre tous les « ismes ». C’est mon côté libertaire.
C’est juste une formule pour signifier que je suis en rébellion contre l’ordre patriarcal, la monogamie, l’exclusivité et une certaine idée du couple qui nous est imposée par la société. Le communisme amoureux, c’est une sorte de communauté amoureuse où il n’y pas d’exclusivité.
J’avais très envie d’écrire ce guide car j’adore la sodomie depuis très longtemps. Pour moi, c’est le plus haut niveau d’éducation sexuelle. L’orgasme anal est aussi le plus violent, le plus intenses des orgasmes mais le plus difficile à atteindre. D’un autre côté, je pensais être assez compétente sur ce thème…
Il ne faut jamais, surtout jamais forcé sa partenaire. Sur le plan physique bien sûr, mais sur le plan psychologique également. La sodomie, pour que ça marche, doit être une pratique désirée par les deux partenaires du couple.
Quant elles hésitent, je conseille aux femmes de commencer par sodomiser elles-mêmes leur partenaire. Cela leur permettra d’appréhender beaucoup mieux cette pratique.
Pas du tout ! Les femmes, ça les intéresse aussi. Tout comme les hommes commencent à s’intéresser eux aussi à la part féminine qu’ils ont en eux et qui peut leur procurer du plaisir. La jouissance anale de l’homme commence à être beaucoup moins tabou et ils sont de plus en plus nombreux à l’accepter, à la rechercher.
Coralie : Je ne me suis jamais définie comme ça moi-même. Vous savez, il y a des gens pour qui, il suffit d’avoir lu deux livres pour qu’ils vous traitent d’intello. Avant, cela m’amusait. Maintenant, ça me laisse indifférente.
J’ai beaucoup appris sur la sexualité, sur ma sexualité, j’ai pris du plaisir, j’ai réalisé de nombreux fantasmes mais le X m’a surtout appris l’humilité, la connaissance de moi-même et des autres et j’ai gardé de très bonnes relations avec les gens que j’ai connus pendant ce parcours.
En tant que réalisatrice, oui, pourquoi pas.
Betty Monde, aux éditions Au diable vauvert
Osez la sodomie, aux éditions de la Musardine
La Voie humide, aux éditions Au diable Vauvert
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