Voici son interview :
Servane Vergy : Oui, entre autres ! En fait je suis un peu une touche à tout (lol) puisque je vis de ma plume depuis 1995 ; seulement voilà : les livres que j’ai écrits auparavant étaient bien trop sérieux pour moi, voire ennuyeux, mais cela correspondait paraît-il à une demande du lectorat et surtout à un souhait de l’éditeur (qui je l’avoue n’était pas spécialisé dans le domaine de l’érotisme). Il y a une dizaine d’années que je souhaite écrire des livres à la fois fun, décalés et un brin pédagogiques mais même si mon directeur de collection était prêt et que mes idées le faisaient beaucoup rire, l’éditeur quant à lui était limite choqué Et puis le lectorat aurait peut-être été un peu destabilisé par le ton cash de mes bouquins. Tout cela est une question d’époque. Quand j’ai vu que les bouquins sexy girly se multipliaient sur les dessus de table des enseignes des librairies généralistes, je me suis dit : « fonce ! C’est le moment ! Et peut-être déjà un peu trop tard ! » Mais ouf ! Non ! Mes bouquins marchent bien.
Depuis l’âge de la puberté je parle de sexe de façon fun et crue, on m’a souvent pris pour une martienne, ce n’était pas la mode ! Lol. Et puis le monde est devenu comme moi ;-)))))))
J’ai voulu faire un clin d’œil au vieux cliché qui veut que la féministe soit aigrie, poilue, revêche et finira lesbienne ! C’est l’idée de beaucoup de garçons au final ! Or, on peut évidemment être féministe et féminine. Je vis sur talons aiguilles et string (bon, avec quelques fringues par-dessus) mais j’ai bien conscience que la condition féminine, ce n’est pas encore ça, et que l’égalité des droits et l’ouverture pour les femmes reste du domaine de la science-fiction...
Quant aux féministes qui ne s’épilent pas… Mon petit doigt m’a dit que ce n’était pas impossible !
Quand j’ai envoyé mon synopsis à plusieurs éditeurs, le titre d’origine était « le petit livre rose de la chaudasse ». Moi, j’adorais, mais effectivement c’était vraiment trash et ça pouvait nous desservir sachant qu’une chaudasse est souvent considérée comme une s… (Ce suffixe –asse y est aussi pour quelque chose. Donc on s’est mis d’accord sur la serial loveuse. C’est quoi une serial loveuse ? Contrairement à Dom Juan qui crise s’il ne séduit pas, ou aux nymphomanes qui consomment de manière compulsive, elle n’est pas obsédée par le fait de séduire et de consommer. Elle est détendue du slip, chasse ou fait tout pour se faire draguer (en prenant son air d’ingénue perverse), mais ne se roule pas par terre en bavant si l’homme qu’elle convoite ne finit pas dans son lit (d’ailleurs, cela n’arrive presque jamais !) C’est une fille qui couche avec les types qui lui plaisent sans se soucier des tabous, de la morale, des conséquences. Elle passe un contrat au départ : ce n’est que du sexe, elle n’est pas là pour tomber amoureuse !
J’ai écrit le livre en pensant à toutes mes copines et toutes les femmes désespérées, désabusées de l’amour, que l’on croise sur les sites de rencontre, qui cherchent le grand amour, qui veulent « reconstruire après une rupture », qui ont « beaucoup souffert », qui aiment « les grandes balades au bord de la mer main dans la main avec leur homme ». Si pour elles l’amour est mort (au moins pour l’instant), il leur reste le sexe, les rencontres sans lendemain, l’apprentissage de nouvelles techniques, le sentiment d’être très désirable (qui booste l’ego). Celle qui cherche à reconstruire un couple deviendra si rayonnante après une flopée d’aventures et de pratiques que la morale réprouve, qu’elle attirera forcément un mec bien, enfin l’homme qui lui correspond.
Si les hommes le lisent ? bien sûr ! Ils ont le sentiment d’entrer comme une petite souris dans une soirée filles ! Et ils en apprennent beaucoup ! Certains rient aux larmes, d’autres sont offusqués ! « Mais comment tu peux PENSER COMME UN HOMME ? ECRIRE COMME UN HOMME ? » La plume n’a pas de sexe, jusqu’à nouvel ordre…
Bien sûr que non ! Ca, c’est ce que l’on s’imagine quand on a vingt ans ! Nos aînées n’avaient pas la chance d’avoir tous les cosmétiques de base (inutile de claquer 100 € dans une crème hein), les connaissances en matière de nutrition, l’accès au sport, et certes elles vieillissaient plus vite que nous. La femme de trente ans de Balzac était un déchet, nos grands-mères de 60 des mamies ; pourtant, j’ai vu ma mère se faire draguer jusqu’à la veille de sa disparition (elle avait 61 ans…), parce qu’elle dégageait toujours un parfum de désir. Quant à moi, comme toutes les femmes, je me fais aborder au quotidien (j’ai 45 ans), et pas par les plus vieux ! Nombreux sont les petits bouts de chou de 20/25 ans adorent les femmes mûres. Ils fantasment sur Bellucci, Marceau, Sharon Stone, Halle Berry, Kylie Minogue, Madonna… Certes, ce ne sont pas les plus vilaines et je ne pense pas me tromper quand je dis qu’elles doivent avoir accès à certains artifices aux prix prohibitifs pour des filles comme nous, mais même sans gros travaux, une femme de 50 ans est aujourd’hui une femme jeune.
Ce qui m’agace le plus est cette épée de Damoclès que nous impose la société, ayant trouvé là une fois de plus une manne financière. D’abord, on a les bouquins du type « quarante ans pour longtemps » « bien vivre après 50 ans » « la sexualité des seniors », les gélules minceur/beauté/hormones naturelles 45 et + (idem les cosmétiques). C’est la panique à bord, on fait tout pour faire croire aux femmes qu’après 40 ans elles virent vieux tromblons… Elles se ruinent en cosmétos et placébos, alors qu’elles feraient mieux d’aller boire du champagne dans les bars avec leurs copines…
Disons que quand on est bien énervée, excitée, et qu’on a la flemme d’aller attraper une proie dans un bar ou au supermarché du coin, c’est bien pratique. Cela dit, on se débrouille aussi bien avec les mains, et on commet un acte écologique en économisant l’énergie des piles… Ceci dit, les petits trucs en plus comme les menottes de fourrure, les foulards, les anneaud vibrantd et autres réjouissances peuvent apporter un plus quand on a un garçon dans son lit.
Ah ! Non ! Ils trouvent en la sérial loveuse la femme idéale : l’anti glu, le coup d’un soir, sans états d’âme. Une fille très très gentille : elle suce, elle avale, et elle se casse après. Si certains se sentent émasculés ou considérés comme des objets, ce n’est au final que le juste retour des choses. Oui, peut-être ils ont leur petit ego blessé que l’on ne tombe pas raide dingue d’eux, sont déstabilisés par notre comportement, mais sont ravis de ne pas avoir à nous faire le café le matin (Dieu sait à quel point les hommes sont égoïstes et paresseux). Mais non les gars je rigole !
A mon avis oui, même si certaines femmes ont encore des barrières et du mal à dissocier sexe et sentiments, chose que les hommes font depuis toujours. OK, il y a des enquêtes, des études qui tendraient à prouver que les femmes sont plus sentimentales, mais je n’y crois pas. Une femme peut coucher juste pour avoir du plaisir. C’est la morale, le poids de plusieurs siècles de soumission, la crainte de passer pour une fille facile, dans la plupart des cas, qui les empêchent de se jeter dans le Carpe diem.
Non ! Pas du tout ! D’ailleurs je leur ai demandé la permission ! Ce sont mes copines, donc elles sont open ! On a bien ri quand je leur ai dit que j’allais les citer du style « Amandine P… de la ville de S… (Elle se reconnaîtra et vous aussi) » En fait, cela m’a beaucoup aidée de vivre des soirées entre filles pour donner de l’eau au moulin de mes livres ! Derrière ces discussions apparemment légères, on en apprend beaucoup…
Oui, j’ai deux projets en cours… Des livres plutôt destinés aux hommes, qui pauvres bébés, sont tout perdus, à cause de nous, les vilaines sorcières aux sourires d’ange… Et puis un recueil de nouvelles qui me tient à cœur… Je veux vérifier que littérature érotique et humour ne sont pas incompatibles… On verra !
Le petit livre rose de la serial loveuse, Servane Vergy, éditions Blanche, 15 €
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Noralmly I'm against killing but this article slaughtered my ignorance.
CONTACT
Bonjour Stéph,
Seriez-vous en mesure de m'aider pour trouver le contact de Servane Vergy !
Par avance merci
Eric escontact@orange.fr